Mensuel 006 – Avril 2005

Introduction Nicole Rousseaux

Élue du Pôle 8, il me revient l’honneur de vous présenter la sixième parution de notre Mensuel. Ces textes qui chaque mois parviennent jusqu’à nos contrées plus ou moins reculées nous soutiennent dans notre recherche et nous aident à poursuivre la réflexion engagée dans les moments collectifs de travail. L’écho des précédents numéros peut aussi résonner à la lecture de nouveaux articles.
C’est ainsi que la réflexion subtile que nous offre Jacques Adam, resserrée autour de l’astucieuse connexion du démenti et de l’acte analytique avancée par Lacan, vient à propos nous recentrer sur cette notion d’acte que Marie-José Latour et Bernard Nominé, collègues du Pôle 8, avaient mise au travail avec d’autres articulations (voir le Mensuel n° 5).
À la recherche de l’essence de la pratique lacanienne, Christian Demoulin trace un itinéraire avisé dans l’enseignement de Lacan. Pointant ce qui la caractérise, il dégage ce qui conditionne son avenir, dans un monde tel qu’il semble plus que jamais indispensable de repérer et de transmettre ce qu’il en est du discours et de la voie analytiques. Cet article peut se ranger sur la ligne de celui paru dans le Mensuel n° 3 (« Enjeux de la théorie lacanienne ») et de son précieux petit livre paru aux éditions du Champ lacanien : La Psychanalyse, thérapeutique ?
Une prospective pour la psychanalyse : c’est le troisième volet de la contribution « enlevée » que Patrick Valas nous offre, par le biais du Séminaire du Champ lacanien, en remerciement de son accueil dans notre École. Au centre de son texte, la question du « tenir ensemble » des psychanalystes est traitée de façon critique dans ses multiples dimensions. Et en amont, P. Valas ravive les fondamentaux de l’articulation du désir et de la Loi.
C’est également dans le cadre de ce Séminaire que s’inscrit l’intervention de Patricia Dahan présentée ici. Ce Séminaire a pris cette année pour titre : « L’inconscient, les mœurs et le réel », en lien avec les journées nationales de l’École des 8 et 9 octobre prochains intitulées : « La parenté en question : filiation, adoption, nomination ». Le texte de P. Dahan m’a accrochée pour trois motifs. D’abord parce qu’il nourrit notre réflexion sur cette délicate question de la lettre, que Luis Izcovich avait examinée à partir de la position de Lacan à l’égard de l’inconscient freudien dans le Mensuel n° 4. Ensuite, parce que nous sommes invités à avancer sur une question difficile par un circuit éclairé dans l’œuvre de Lacan – en particulier « Lituraterre » -, croisant le Roland Barthes épris de L’Empire des signes. Enfin parce que c’est à point nommé que cela vient expliciter ce que nous avons pu approcher à la séance de mars de l’unité clinique de Dax, grâce à Danièle Belon, notre invitée venue de l’unité clinique de Montauban commenter la « Conférence à Genève sur le symptôme » de Lacan : comment s’articule l’écriture avec le réel, la jouissance et le semblant.
Mettre à plat les coordonnées de sa position d’analyste, et ainsi mettre au clair l’histoire des rapports entre psychiatrie et psychanalyse, tel est le projet de Claude Léger. Convoquant une série de figures marquantes de la deuxième moitié du XXe siècle d’où émergent celles de J. Lacan et de J. Oury, il nous fait saisir comment s’est constituée la clinique lacanienne, transmise par la Section clinique de 1977, avec la présentation de malades. Une occasion de préciser en quoi la place de la psychose est centrale dans la psychanalyse. Cette traversée historico-clinique nous donne bien envie de connaître et de vivre la suite…

Sommaire

– Jacques Adam : Acte et démenti
– Christian Demoulin : De la pratique lacanienne
– Patrick Valas : Quel type de lien social peut être institué entre les psychanalystes ?
– Patricia Dahan : La Loi, les lois du signifiant
– Claude Léger : L’arrière-garde aux avants-postes