Introduction
Par Marie Christine Léon
Cette nouvelle formule du Mensuel me plaît décidément beaucoup !
En réunissant les travaux des uns et des autres, provinciaux, parisiens, il fait circuler le dynamisme de notre École. Par les exposés publiés, le séminaire d’École est présent, le travail des cartels également, les groupes de travail, de recherche, variés, ouvrent des perspectives, témoignent des questions de chacun et font le lien entre les pôles, aussi bien par la géographie que par la stimulation qu’ils nous offrent. Ce petit livre est un outil précieux, il est à proposer au plus grand nombre. Le sommaire de ce mois de mars est d’ailleurs convaincant.
Avec le travail de Marie-José Latour, nous allons approcher ce qu’il en est de l’acte analytique, acte non pensé par le psychanalyste et qui, cependant, a à en répondre, « à rendre compte de la façon dont cet objet dont il fait semblant est opérant dans le réel ». C’est, entre autres, une indication de l’articulation entre le « je ne pense pas » du psychanalyste et la transmission de la psychanalyse. Indication essentielle pour une École comme la nôtre.
Bernard Nominé éclaire ce point et recherche ce qu’il en est de l’acte analytique et de la tâche analysante : travail rendu possible par la présence de l’analyste qui « supporte le transfert », dans la mesure où il ne pense pas. L’exemple qu’il donne du cas de Ruth Lebovici contribue à nous montrer les impasses et leurs conséquences quand « le psychanalyste est trop occupé à penser ».
Sol Aparicio ouvre une réflexion sur la question du corps et nous guide, avec des exemples cliniques, dans une lecture précise de la pensée de Lacan : l’assimilation entre le corps propre et l’image du semblable, le corps habillé de son image et le corps en tant qu’objet a qui fait tenir l’image. Elle nous en donne une formule : « Le corps, a, en cause dans mon désir, fait tenir l’image, i, dont je suis amoureuse. »
Le fantasme dans la psychose ? Marie-Christine Billioud relève qu’il est transstructural et nous indique son importance et sa nécessité dans la structure psychotique pour que le sujet puisse assumer ce qu’il en est du désir de la mère, puisque la fonction paternelle n’a pas fait ce travail. La solution dépendra alors de la façon dont il en fera usage.
Alfred Rauber nous intéresse au fantasme de la famille Schreber qui court dans la généalogie et anime particulièrement le père du président. Il sera conduit à soutenir des principes extrêmes dans les moyens d’éducation, pour garder une symétrie qui s’impose à lui, jusqu’à vouloir faire disparaître l’inversion gauche droite dans le miroir. N’essaie-t-il pas, en vain, d’y substituer une symétrie autre de l’Autre ?
Je vous souhaite une bonne lecture pour ce numéro attrayant.
Sommaire
– Marie-José Latour : Topologie du cependant
– Bernard Nominé : L’acte analytique, la tâche analysante et le » faire analytique «
– Sol Aparicio : Le corps habillé
– Marie-Christine Billioud : Le fantasme dans la psychose ?
– Alfred Rauber : Le père du Président Schreber : L’obsession de la symétrie ou « l’assassinat d’âme »