Clinique du désir
Argument
Pour cette nouvelle année d’enseignement et de travail, les collèges de clinique psychanalytique de France décident d’adjoindre au terme désir, celui de clinique : Clinique du désir. Ce sera le thème de notre journée nationale.
De là, nous aurons à préciser en quoi le désir ne recouvre ni le champ de la volonté consciente, ni celui des considérations morales. Le maître pourra ainsi discipliner beaucoup de choses, des comportements relatifs aux soi-disant mauvaises habitudes à l’homogénéisation des plaisirs, « mais pour ce qui est du désir, il en va tout autrement[1]. » Indocilité du désir.
L’expérience du désir à laquelle nous avons affaire dans notre pratique est celle où le désir nous « donne du fil à retordre par ses excès, par ses déviations, et – après tout disons-le – le plus souvent par ses défaillances, je veux dire le désir sexuel, celui qui joue des tours[2] » précisera Lacan.
Plus surprenant encore, déduisons des névroses l’appréhension caractéristique de perdre le désir, d’en être privé, autrement dit que les choses s’arrêtent[3]. Cette peur singulière du névrosé que le désir lui manque – par sa réalisation, par son anéantissement par l’Autre, par sa disparition – lui fait désirer le désir et interroge les astuces qui lui permettront de préserver son désir. Ainsi, au champ clinique de la crainte du défaut de désir dans les névroses, répond celui de l’incidence du désir dans les psychoses : comment en rendre compte et en dégager les enjeux éthiques ?
Cette journée nationale des collèges de clinique psychanalytique sera également l’occasion de revenir sur le thème du rêve dans ses rapports au désir inconscient, que Freud scelle comme indestructible avant de refermer Die Traumdeutung. Comment cliniquons-nous le rêve aujourd’hui, 120 ans après Freud ?
Enfin, qu’en est-il de ce qui supporte cette étonnante pratique du clinicien, au-delà de tout diplôme et dans une époque où il paraît de plus en plus délicat de résister à ce que Lacan nommait les besoins de l’hygiène mentale, à l’orthopédie généralisée et à l’harmonisation psychologique ? Désir(s) du clinicien : voilà un point où la question et le problème du désir ne semblent pouvoir être éludés.
La perspective de cette journée nationale remet sur le métier l’enjeu du quoi et du comment transmettre au sein de nos collèges de clinique psychanalytique où nous viennent des collègues aux horizons professionnels divers. On ne pouvait espérer mieux que la question du désir pour vivifier la transmission de la clinique psychanalytique dans le pluriel de nos énonciations.
La commission scientifique
[1] Jacques Lacan, Le Séminaire Livre VI, Le désir et son interprétation, trans. de Jacques-Alain Miller, Paris, Éditions de La Martinière et Le Champ Freudien Éditeur, 2013, p. 16.
[2] Ibid., p. 51.
[3] Ibid., p. 127.
Lieu (en présence uniquement)
Faculté de droit et de science politique
Université Rennes 1 – Amphithéâtre 1
9 Rue Jean Macé 35000 Rennes
Accès direct de la gare de Rennes par le Métro b, Arrêt Jules Ferry
Inscriptions
Personnelle : 70€
Inscrit dans un collège clinique : 40€ (joindre un justificatif)
Etudiant ou demandeur d’emploi : 25€ (joindre un justificatif)
Paiement par chèque à l’ordre du CCPO par voie postale
Paiement en espèce avec pré-inscription et paiement sur place
Paiement en ligne via Helloasso :
Bulletin à retourner à Jean-Michel Arzur, 12 Rue de Brest 35000 Rennes
Contact : Jean-Michel Arzur, jm.arzur@free.fr
Programme
8h30 : Accueil
9h30-10h00 : Introduction par Alexandre Lévy
10h00-11h00 : Le désir de moins
Marie-José Latour, Du résultat de la soustraction
Jean-Paul Montel, Le désir cause d’inhibitions…
Présidente : Lydia Hualde
11h00-11h30 : Pause-café
11h30-13h00 : Le moment du rêve
Bernard Lapinalie, Le rêve de la belle bouchère : du désir au discours
Colette Soler, L’interprétation analytique des rêves
Présidente : Elisabete Thamer
13h00-15h00 : Pause déjeuner
15h00-17h00 : Désirs de cliniques
François Boisdon, Ce qui là décide ?
Muriel Mosconi, Mordus du réel ?
Philippe Madet, La cure n’est pas désirable, donc…
Président : Frédéric Pellion
17h00 : Ouverture par Alexandre Faure
Commission scientifique
Laurent Combres (président du CCPSO), Wanda Dabrowski (présidente du CCPCE), Alexandre Faure (président du CCPO),Muriel Mosconi (présidente du CCPSE), Eliane Pamart (présidente du CCPL), Frédéric Pellion (président du CCPP).
Commission d’organisation
Jean-Michel Arzur, Alexandra Boissé, Paula Damas, Alexandre Faure, Maire-Thérèse Gournel, Véronique Maufaugerat.