Les symptômes de l’inconscient
Les symptômes de l’inconscient
Nous nous interrogeons avec ce titre sur la façon dont l’inconscient se manifeste, sur ses signes. Mais avant le comment, il y a la question de son lieu, où s’atteste-t-il ?
Où ça ?
L’inconscient a été inventé par Freud à partir d’une pratique spécifique, développée dans le « dispositif » inauguré par lui d’association libre / interprétation, lequel promeut ce que Lacan a nommé un discours, soit un lien social nouveau. D’où la thèse : l’inconscient « n’ex-siste » qu’à un discours. Il tient pourtant au fait que de toujours l’homme est un parlant, même si la preuve de son existence « ex-time » est historique, datée de Freud.
Là s’insère la question sur le futur de la psychanalyse, et aussi sur le dialogue de sourds toujours présent et actuel entre le psychanalyste et tous les autres, bienveillants ou pas. Le problème, éminemment politique, est de savoir comment « le désir du psychanalyste peut se situer dans la conjoncture de son époque1 », comme dit Lacan. Pourra-t-il faire valoir que l’inconscient avéré dans son discours n’est pas moins attestable dans la politique ?
L’inconscient dans le discours analytique
I. « Les formations de l’inconscient »
Il suffit de lire Freud : ses trois grands ouvrages des années 1900 en détaillent les premiers signes, rêve, lapsus et acte manqué, sans oublier encore leurs affinités avec le mot d’esprit. C’est à partir de ces formations de l’inconscient, comme Lacan les a nommées, que le discours analytique, via la pratique de l’association libre, peut évaluer « l’inconscient comme un savoir2 », un savoir qui travaille, qui travaille tout seul dans le parlant, sans son consentement. Occasion donc pour nous de revenir à toutes ces formations langagières et à lalangue qui les rend possibles. De quel réel sont-elles les vecteurs ?
II. Les symptômes
Cependant, avant la talking cure, c’est autre chose qui s’était présenté à Freud : les symptômes de la névrose, découpe du corps hystérique, cisaille de la pensée obsessionnelle, objectant, la première à l’anatomie et la seconde aux finalités de la fonction corporelle.
Toutes sont pour Freud, d’entrée, des formations qu’il qualifie de sexuelles. Elles impliquent des jouissances de corps et ne sont pas moins des formations de l’inconscient-langage que les précédentes, puisqu’elles se déchiffrent.
Il nous faudra donc questionner à nouveau comment l’inconscient que Lacan a rebaptisé du nom de parlêtre a son lieu dans le corps autant que dans ledit psychisme, à la fois celui de la forme et celui de la jouissance réelle.
III. Le supposé de l’inconscient
Attesté dans le discours analytique, l’inconscient suppose le transfert, soit ce rapport au sujet supposé savoir « que suppose toute formation symptomatique de l’inconscient3 », dit Lacan, sans oublier bien sûr, mais c’est structuralement secondaire, ses retombées d’affect — « hainamoration ».
Le transfert il est au départ de chaque psychanalyse et par « la grâce de l’analysant4 » qui, étant dérangé dans son sommeil, sa parole, ses actions, ses projets, son corps, par les symptômes de son inconscient, peut les monter en question, soit en appel au supposé savoir.
Il le peut, mais le possible étant par définition ce qui peut ne pas avoir lieu, les psychanalystes se doivent de le prendre en charge, ce qui nous ramène à la question politique du début.
Colette Soler
Pré/textes
- Pré-texte no 1, par Philippe Madet
- Pré-texte no 2, par Anne-Marie Combres
- Pré-texte no 3, par Bernard Lapinalie
- Pré-texte no 4, par Jean-Michel Arzur
- Pré-texte no 5, par Frédéric Pellion
Activités préparatoires
- 20 septembre 2018, à Rennes : Affiche
- 29 septembre 2018, à Toulouse : Affiche, Programme
- 6 octobre 2018, à Bordeaux : Affiche
- 10 octobre 2018, à Paris : Affiche
- 13 octobre 2018, à Narbonne : Affiche
Responsable des Journées : Martine Menès
Commission scientifique :
Jean-Michel Arzur
Anne-Marie Combres
Bernard Lapinalie
Philippe Madet
Claire Parada
Frédéric Pellion
Colette Soler
Responsable de l’organisation : Claire Parada
Commission d’organisation :
Karim Barkati
Anne-France Chatilliez-Porge
Céline Guégan-Casagrande
Maud Hildebrand
Séverine Mathelin
Ali Tissnaoui
Lina Velez
Tarifs
Individuel : 180 € (140 € avant le 3 septembre)
Étudiants : 50 € (sur justificatif et moins de 26 ans)
Inscrits à un Collège de clinique : 130 € (sur justificatif)
Formation continue (n° 11 75 411 93 75): 300 €
Inscription classique
Vous imprimez et remplissez un bulletin d’inscription. Vous l’envoyez par la poste accompagné d’un chèque à l’ordre de l’EPFCL-France, ou à défaut, de l’indication que vous avez effectué un virement bancaire (voir RIB ci-dessous).
Inscription en ligne
Pour vous inscrire et payer en ligne, vous allez sur cette page : Inscription en ligne et vous suivez les instructions. Les tarifs d’inscription avec justificatif ne sont pas disponibles en ligne.
- 1. J. Lacan, « Proposition du 9 octobre 1967 sur le psychanalyste de l’École », Scilicet, n° 1, Paris, Seuil, 1968, p. 29 ; dans Autres écrits, Paris, Seuil, 2001, p. 258.
- 2. J. Lacan, Télévision, Paris, Seuil, 1974, p. 26.
- 3. Ibid., p. 67.
- 4. J. Lacan, « Proposition du 9 octobre 1967 sur le psychanalyste de l’École », art. cit., p. 18.