Ce que Lacan doit à Descartes
Georges Canguilhem (Qu’est-ce que la psychologie ?) faisait commencer la psychologie avec R ené D escartes, et aboutir celle-ci avec Sigmund Freud. Ainsi sont mises en série les deux oeuvres qui, sans doute, ont le plus marqué celle de Jacques Lacan.
Mais ces deux marques ne sont pas la même. La référence de Lacan à Freud est, pourrait-on dire, de filiation, car Lacan prétend avant tout restaurer et prolonger — même si c’est souvent avec d’autres moyens — l’entreprise de Freud, soit la psychanalyse.
Tandis que la référence de Lacan à Descartes semble plus valoir pour délimiter une méthode que pour définir un projet ; elle est, pourrait-on dire, de révérence.
C’est cette place d’exception occupé par Descartes dans la série des philosophes que Lacan lit, et dont il se sert, qui est interrogée ici. Si Lacan tient tant à D escartes, c’est peut-être qu’il trouve chez lui non seulement un système, mais aussi, et surtout, un mouvement presque identique à celui du processus analytique — à certains détails près, où se joue la solidarité entre science et psychanalyse en même temps que se fomente leur séparation.
Ce livre est issu pour l’essentiel d’un séminaire de recherche commencé au Centre hospitalier Sainte-Anne en 2001-2004 sous le titre « Y a-t-il un cogito lacanien ? ».
Frédéric Pellion
L’auteur: Ancien élève de l’ENS. Docteur en médecine et en science humaines cliniques (psychopathologie fondamentale et psychanalyse). Psychiatre, praticien hospitalier, psychanalyste, membre (AME) de l’École de psychanalyse des Forums du Champ lacanien. Enseignant au Collège de clinique psychanalytique de Paris, directeur de recherches à l’université Paris-Diderot. A notamment publié Mélancolie et vérité, Paris, Puf, 2000.
ISBN 978-2-914332-21-7, 170 pages, 25€