Le but de ce travail est d’étudier les rapports que l’artiste entretient avec son œuvre, ce qu’elle représente pour lui, à quoi elle lui sert, quelle place elle occupe dans son économie libidinale. Si, comme le disait Denys d’Halicarnasse, « l’art réveille l’ardeur de l’âme », nous, nous pouvons en déduire que cette « ardeur » peut être lue en termes de désir et de jouissance, de fantasme et de symptôme.
C’est pourquoi nous mettrons le concept de sublimation à l’épreuve des théories de l’art et de la création, suivant ainsi l’invitation, faite par Lacan au psychanalyste, de « prendre de la graine » du travail de l’artiste.
Les témoignages d’un certain nombre de sujets, engagés dans le travail de création, que j’ai eu la chance d’écouter dans leur cure et hors de celle-ci, nous fourniront le matériel de base de cette étude : leur façon d’appréhender cet impossible qui excède l’expérience humaine, « cette vérité soustraite au temps » comme disait Malraux…